Observer, comprendre, accompagner : l’équipe STARS à l’ère de l’interaction humaine augmentée

Son objectif : mieux comprendre les comportements sociaux dans leur contexte réel, à travers l’observation de gestes, de voix, de regards ou de signaux physiologiques.

Les recherches portent sur plusieurs axes complémentaires :

• L’analyse des interactions sociales, avec une attention particulière aux dynamiques de groupe, aux gestes non verbaux et à la répartition de la parole ;
• L’appui au diagnostic en santé mentale, grâce à des collaborations cliniques visant à détecter des troubles comme la dépression, la schizophrénie ou le stress post-traumatique ;
• La reconnaissance du stress et des émotions, via des jeux de données multimodaux et des capteurs portables ;
• La détection d’anomalies en vidéo (chute, isolement, gestes à risque), avec des approches faiblement supervisées ;
• Le suivi de plusieurs individus dans un flux vidéo (multi-object tracking), combinant boîtes et masques de délimitation pour affiner l’analyse ;
• Génération de vidéos : Exploitation de modèles génératifs pour l'enrichissement des données et l'anonymisation.

Derrière ces travaux, une même volonté : concevoir des outils précis, mais respectueux des personnes, toujours pensés pour accompagner plutôt que surveiller.

Parmi les pistes d’ouverture de l’équipe, un lieu retient particulièrement l’attention : Créapolis, centre d’activités de jour situé à Sophia Antipolis, pensé pour stimuler les capacités cognitives et sociales des personnes âgées.

L’équipe STARS y voit un terrain d’expérimentation concret pour tester, dans un cadre vivant et non médicalisé, certains de ses dispositifs en cours de développement. Jeux cognitifs, interactions filmées, ateliers autour de l’intelligence artificielle : plusieurs idées sont déjà prêtes, en attente de validation éthique et logistique.

Deux Startups portés par d’anciens doctorants pourraient y trouver une première application :

• Facila, centrée sur l’entraînement vocal ;
• ThinkSync, un assistant conversationnel conçu pour aider à structurer ses pensées.

Si rien n’est encore lancé sur place, les échanges sont bien engagés. La présence d’une salle dédiée à la vidéo dans le bâtiment en construction ouvre aussi des perspectives d’observation respectueuses et ciblées.

Ces échanges se construisent notamment grâce à un interlocuteur privilégié : Philippe Robert, directeur d’Alzheimer Innovation et l’un des responsables de Créapolis. Il est également conseiller clinique pour le projet Mephesto, qui porte sur la compréhension des maladies psychiatriques associées au vieillissement, la schizophrénie, le stress post-traumatique et la bipolarité.

À travers lui, des membres de l’équipe ont déjà pu visiter les lieux, observer certaines activités, et échanger sur les possibilités d’application. Le lien se fait naturellement : Mephesto s’intéresse à des pathologies comme l’Alzheimer, la schizophrénie ou les troubles bipolaires ; STARS travaille, de son côté, sur les outils susceptibles de mieux les caractériser.

Parallèlement, l’équipe développe un système d’aide clinique destiné aux professionnels de santé mentale. À partir de signes observables — pauses, gestes, contact visuel — il s’agit de générer des indicateurs complémentaires à l’évaluation classique, pour aider au repérage de symptômes.

À Créapolis, il n’est pas question d’évaluation psychiatrique. L’équipe souhaite s’en tenir à l’observation des interactions humaines, sans cadre clinique : par exemple, deux personnes qui jouent aux cartes, dont on analyse la gestuelle ou le rythme d’échange. L’idée est de rester dans une logique d’interprétation comportementale, sans démarche diagnostique.