Un logiciel pour diagnostiquer le niveau en langues
Date:
Mis à jour le 02/06/2025
Verbatim
Notre plateforme assiste les professeurs de langues dans le diagnostic de l’écrit. Les élèves rédigent leur texte. Ils cliquent pour l’envoyer vers un pipeline de Machine Learning qui extrait des mesures. Ces mesures donnent une estimation du niveau de chacun. L’enseignant obtient ainsi une idée précise de ce qui se passe dans sa classe. Il peut aller voir dans le détail pourquoi tel élève a été placé en niveau A1, A2, B1, B2, C1... Grâce à des graphiques, il visualise aussi quels élèves présentent des caractéristiques communes, quels élèves maîtrisent le passé simple ou possèdent un certain type de vocabulaire. Cela permet, par exemple, de constituer des groupes de travail.
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Porteur du projet d’entreprise A4LL
L’application en cours de développement arrive dans le sillage de travaux pluridisciplinaires axés sur le traitement du langage naturel, menés par l’Université de Rennes 2 (Lidile), l’Université Paris Cité (Altae), l’Université du Mans (Lium), l’Université de Galway et l’UMR Irisa.
Cette collaboration impliquait les chercheurs Thomas Gaillat, Nicolas Ballier (linguistique), Rémi Venant (environnement informatique d’apprentissage) et Andrew Simpkin (statistique), ainsi que les doctorants Patrick Li et Bernardo Stearns. Cyriel Mallart en était l’ingénieur de recherche. Baptisé alors A4LL (acronyme de : Analytics for Language Learning), le projet a bénéficié du soutien de l’Agence nationale de la recherche pendant deux ans.
Le logiciel né de ces travaux exploite une intelligence artificielle entraînée sur les écrits de milliers d’étudiants des deux universités rennaises. Il produit des métriques lexicales, syntaxiques et sémantiques. Une représentation visuelle permet l'exploration de toutes ces dimensions du langage et une estimation du niveau qui correspond à ces caractéristiques.
“À la fin, nous avions un outil utile qui, non seulement marchait bien, mais en plus plaisait beaucoup aux enseignants. Nous nous sommes alors dit que ce serait dommage de laisser ce prototype académique dans un tiroir. Autant essayer de le pousser plus avant pour le rendre largement disponible.”
Et c’est tout l’objet du passage par Inria Startup Studio, un dispositif d’accompagnement entrepreneurial pour des projets deep tech à caractère numérique.
Débuté en janvier 2025 pour une durée d’un an, cette période de préparation va comporter deux parties qui se dérouleront en parallèle. “Dans la première, nous effectuons une maturation technologique. Le logiciel fonctionne, mais il requiert du travail sur l’ergonomie. Pour cette partie, nous avons recruté Théo Blandin, un ingénieur UX designer, c’est-à-dire un spécialiste de l’expérience utilisateur. En juin prochain, nous organiserons un focus group lors duquel nous inviterons des enseignants qui n’ont jamais essayé la solution à venir prendre en main la dernière version et nous donner leur avis à froid.”
Pour commencer, le projet se concentrera uniquement sur la langue anglaise. À noter au passage que le logiciel pourra s’interfacer aisément avec Moodle, une plateforme d’enseignement à distance très utilisée par les universités.
La deuxième partie vise à affiner le modèle économique. “Les universités, les écoles de commerces, les écoles d'ingénieurs pourront acquérir la solution sous forme de licences. Mais, dans un premier temps, nous nous adresserons directement aux enseignants. Car ce sont nos meilleurs ambassadeurs.”
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