Bitscope : la science au service de la société et de la culture
Bitscope, porté pour la France par l’équipe-projet Potioc du centre Inria de l’université de Bordeaux, est un projet européen qui répond au programme CHIST-ERA. Ces projets ont la particularité d’être financé directement par les agences nationales des pays où se trouvent les organismes de recherche participant au projet, et non pas par l’Europe directement. Comme pour le programme Horizon Europe, ils favorisent la création de collaborations internationales regroupant des compétences diverses et variées que l’on ne retrouve pas forcément au sein de son propre pays. Les thématiques de recherche proposées sont néanmoins identifiés conjointement avec l’Union européenne et cohérentes avec le programme de RD&I1 (recherche, développement et innovation) européen, Horizon Europe.
Bitscope, qui réunit quatre partenaires académiques de nationalités différentes, a pour but d’améliorer les expériences des utilisateurs notamment en termes d’intérêt et curiosité, dans le contexte d’expériences artistiques virtuelles en utilisant des techniques de BCI (brain computer interface – interface cerveau-ordinateur). À l’aide d’un cas d’étude concret, les scientifiques vont mener des expériences dans un contexte de visite virtuelle de musée. Cette étude permettra de comprendre, par exemple, quelles œuvres suscitent l’intérêt et la curiosité ou non chez un visiteur en particulier, en analysant, entre autres, des signaux cérébraux (par électroencéphalographie), et sans que le visiteur ne fasse aucun geste ou effort. À long terme, ce projet pourra révolutionner la conception des visites virtuelles de musées ou galeries d’art, en les personnalisant également grâce à l’analyse d'autres signaux physiologiques, tels que les mouvements des yeux par exemple.
Véritable précurseur dans l’utilisation des interfaces cerveau-ordinateur, le projet pluridisciplinaire Bitscope améliore l’expérience usager et les interactions humaines au sein d’espaces partagés virtuels (galerie d’art, musée, librairie, jeu…) : des impacts sociétaux qui permettront à l’art et à la culture de se diffuser plus largement et de se démocratiser davantage.
Aria : le partage de connaissances pour faciliter la modélisation de problèmes physiques
Aria, coordonné par l’équipe-projet Memphis, bénéficie des financements de l’instrument Rise (Research and innovation staff exchange) au sein du programme Horizon 20202 de la Commission européenne. Ce type de projet permet une mise en réseaux de plusieurs acteurs qui vont travailler ensemble, sur le plan scientifique et théorique, afin de valider des idées de recherche (des modèles mathématiques, notamment).
Ainsi, au sein d’Aria, les seize partenaires du projet (académiques et industriels), de cinq nationalités différentes, y compris non européenne, s’intéressent aux modèles d’ordre réduit pour la modélisation de problèmes physiques (flux sanguins dans les anévrismes aortiques, aérodynamique d’une éolienne ou d’une voiture…). Jusqu’alors, ces modélisations se basaient sur des équations discrétisées nécessitant des calculs très complexes réalisés avec des supercalculateurs. Les scientifiques du projet proposent ainsi une alternative à cela, en tentant non pas de diminuer la précision des modèles, mais en réduisant le nombre d’inconnus de chaque équation par des simulations déjà réalisées dans des problèmes similaires.
Depuis maintenant trois ans qu’Aria a débuté, les méthodes mathématiques en cours d’étude au sein du projet ont un impact potentiel international important au niveau scientifique et académique, dans les domaines des mathématiques et de l’informatique. Effectivement, les résultats qui pourraient être obtenus ouvrent de nouvelles perspectives de développement logiciel y compris chez les industriels partenaires du projet : ces derniers, à travers des cas d’usages proposés, peuvent non seulement contribuer au projet mais également apprendre des méthodes qui apporteront potentiellement un réel avantage économique et industriel.
See4Geo : des outils de recherche pour l’énergie géothermique
See4Geo, auquel participe l’équipe-projet Makutu, bénéficie de financements de l’appel à projet Geothermica, soutenu par la Commission européenne par l’intermédiaire de l’Ademe. Le but de cet appel à projet est de promouvoir la recherche et l’innovation dans le domaine de l’énergie géothermique afin d’avancer l’état de l’art scientifique au profit de l’exploitation d’énergie plus fiable, sûre et compétitive.
Regroupant acteurs académiques et industriels de trois nationalités différentes, See4Geo a pour ambition d’accélérer et de valider de nouveaux concepts de simulation géophysique dans le cadre du cas d’usage de l’exploitation de l’énergie géothermique pour pouvoir à plus long terme déployer au mieux ces techniques sur le marché. Les systèmes géothermiques nécessitent l’injection de fluides dans le sol, notamment au niveau de la surface de la Terre. Les scientifiques doivent ainsi identifier s’il y a des fractures rocheuses au niveau de la surface pour éviter des dommages lorsque le liquide va y être introduit. En utilisant une double approche allant de la sismique à la conversion électromagnétique, les scientifiques du projet See4Geo pourront offrir une évaluation des propriétés physiques du sous-sol, basée sur un système numérique, pour caractériser cette zone.
En plus des impacts en termes de recherche scientifique en ingénierie environnementale ou encore en développement de logiciels, See4Geo tentera de développer des démonstrateurs et preuves de concept en France et Norvège afin de déployer sur le marché, à moyen terme, les résultats de ce projet, de manière économiquement viable.