Solenne Delahaye
"Ingénieure biostatisticienne spécialisée en santé publique ". L’énoncé de son métier semblerait ronflant à qui ne connait la personnalité de Solenne Delahaye. À vingt-cinq ans, diplômée d’un master II de biologie et d’informatique, cette jeune parisienne choisit de s’installer à Bordeaux, par goût du Sud et de l’océan. Elle y intègre l’équipe-projet SISTM, cofondée par l’université de Bordeaux, l’Inserm et Inria Bordeaux — Sud-Ouest.
Son cadre de travail : l’Isped - Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement, à proximité du centre hospitalier universitaire de Bordeaux - et aussi, plusieurs fois dans l’année, le centre Inria de Talence lors de réunions ou de conférences. Son rôle ? « Je réalise des traitements statistiques sur les gènes de personnes malades ou saines, à qui on injecte des vaccins à des temps différents dans le cadre d'essais cliniques. Ceci permet d’analyser comment l'expression de ces gènes évolue, qu’ils soient ou non impliqués dans le système immunitaire. Ces résultats sont ensuite étudiés par des biologistes .» Et quand elle n’a pas le regard plongé dans l’écran de son ordinateur, Solenne s’est découvert le goût de sillonner à vélo les routes de la Gironde qui lui ouvre ses horizons jusque vers l’océan.
Martine Courbin Coulaud
Travaillant pour Inria dans le Sud- Ouest depuis 2001, cette ingénieure documentaire se vit en interface active entre les savoirs et les personnes, au travail comme dans la vie associative - elle est membre d’un supermarché coopératif. « La science doit être désacralisée et ouverte, les citoyens et citoyennes éclairés. »
Pour cela, Martine Courbin-Coulaud ne manque ni d’outils ni de ressources. Sur les méthodes d’ingénierie de l’information d’abord, de par sa formation universitaire en histoire et documentation. Sur l’appui aux scientifiques ensuite, afin de construire des bases de connaissances accessibles au plus grand nombre. Sur la médiation scientifique enfin, en contribuant à la plate-forme de vulgarisation scientifique Pixees.fr et en participant à Class’Code, un dispositif de formation pour initier les jeunes à la pensée informatique.
« Le métier d’ingénieure documentaire s’est réinventé avec la généralisation du numérique. Nous agissons de façon agile, avec des missions variées - organisation et diffusion des savoirs, sensibilisation aux sciences -, en lien avec les scientifiques, le monde éducatif et le grand public. »
Costanza Simoncini
Entre deux passions, pourquoi faudrait-il choisir et renoncer ? Costanza Simoncini a décidé de poursuivre les deux, en embrassant et les mathématiques et la médecine. Native de Bergame en Italie, elle a obtenu un master 2 à l’université Paris VI et soutenu une thèse en traitement du signal à l’université de Rennes 1. « Lors d’un stage à l’Institut Pasteur, j’ai commencé à utiliser les mathématiques appliquées à la santé. Je souhaitais m’installer en Aquitaine et je connaissais la réputation d’Inria en la matière. J’ai contacté le responsable de l’équipe-projet MONC, au sein de laquelle j’ai la chance d’effectuer mon postdoctorat. »
Costanza Simoncini mène des recherches sur la modélisation et le diagnostic des cancers. « Je conçois des modèles mathématiques et des algorithmes de traitement d’IRM et de scanners, en relation avec l’Institut Bergonié et le CHU de Bordeaux. Le but est d’aider les radiologues à mieux diagnostiquer les cancers, prévoir l’évolution des tumeurs et anticiper les risques de récidives de façon personnalisée pour chaque patient et patiente. » Sa prochaine exploration ? Sans doute les Pyrénées, pour s’adonner à deux autres de ses passions, le vélo et la randonnée.