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VCAST, voter en toute sécurité

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Mis à jour le 12/04/2024
Faciliter l’organisation de scrutins sécurisés et transparents, c’est ce que proposera, dès septembre 2024, la startup VCAST développée au sein d’Inria Startup Studio par Stéphane Glondu et Michael Houalef. De leurs parcours bien différents, les deux porteurs de projet ont tiré des compétences très complémentaires motivées par un enthousiasme commun.
Online voting
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A voté ! Ce pourrait être la traduction de mon nom aux consonances anglo-saxonnes qui porte en acronyme les valeurs sur lesquelles je m’appuie : Vérifiabilité, Conformité, Accompagnement, Sécurité et Transparence. Tout cela au service d’un objectif : l’organisation de scrutins en ligne, de la constitution de la liste électorale jusqu’à la promulgation des résultats. Tout électeur qui participe à un vote, ou plus généralement à une consultation publique, attend du processus électoral dans lequel il s’engage de la fiabilité, de la confidentialité et de la transparence, trois principes fondamentaux qui lui garantissent une prise en compte conforme de son choix. S’ils constituent les bases de mon efficacité, j’y ajoute la simplicité de ma prise en main, tant pour les organisateurs que pour les participants.

Organiser des élections en toute simplicité 

« Avec VCAST, les électeurs peuvent voter de n’importe où, à partir de n’importe quel appareil connecté à Internet, explique Stéphane Glondu, ingénieur de recherche Inria, l’un de mes deux créateurs. Quant à l’organisateur, il n’a qu’à se connecter à la plate-forme, créer un compte et se laisser guider pour mettre en place son élection. » Derrière cette facilité d’utilisation se trouve un système de sécurisation bien plus complexe, basé sur un logiciel qui a fait ses preuves depuis des années. Son nom : Belenios. « Peu de temps après mon arrivée à Inria, nous avons décidé, avec Véronique Cortier et Pierrick Gaudry, de créer le projet Belenios, qui est l’implémentation des travaux théoriques que ceux-ci menaient au sein des équipes-projets Pesto et Caramba, communes avec le Loria. À partir de 2015, nous avons proposé une plate-forme publique sur laquelle n’importe qui pouvait organiser des élections gratuitement. »

Une solution de vote plébiscitée

L’un des premiers utilisateurs de Belenios a été le CNRS, avant que plusieurs universités ne fassent appel à ses services pour organiser leurs élections de représentants des étudiants ou du personnel. « Les usagers du milieu académique ont dû nous faire un peu de pub, estime Stéphane Glondu, et nous nous sommes retrouvés à être utilisés par d’autres structures comme des associations sportives, des syndicats et des entreprises pour de la prise de décision collaborative ou des élections professionnelles. » Ce succès révélait un besoin qui ne demandait qu’à être développé et entretenu, d’autant que certains organisateurs attendaient plus de services. C’est alors qu’intervient Michael Houalef, responsable marketing et digital, dont l’expérience en management et en développement commercial est venue compléter les compétences techniques de Stéphane Glondu. « Cela fait un an et demi que nous avançons ensemble sur ce projet » déclare Michael Houalef qui use d’une métaphore automobile pour préciser la répartition des rôles respectifs : « Stéphane se charge de régler le moteur, moi je m’occupe de conduire vers l’objectif commun. »

Des élections professionnelles à la gestion de copropriété 

Concrètement, je me présente sous la forme d’une plate-forme en ligne sur laquelle quiconque voulant ouvrir une consultation collective, quelle qu’en soit la nature, pourra se connecter selon une tarification basée sur le nombre d’électeurs impliqués et les services demandés : paramétrage du scrutin, conseils juridiques ou encore diffusion des résultats. À terme, je proposerai même un système d’abonnements pour les structures qui auraient des besoins réguliers. « Nous ciblons tout particulièrement les entreprises qui ont obligation d’organiser des élections professionnelles », précise Stéphane Glondu avant que Michael Houalef ne complète : « Le marché est vaste et nous explorons également d’autres pistes, comme la gestion de copropriété. »

Une efficacité et une sécurité éprouvées

Pour séduire de nouveaux clients, mon premier atout est mon efficacité, validée par les expériences passées de Belenios : plus de 5 000 élections impliquant 500 000 électeurs. J’offre aussi des garanties en matière de sécurité et de respect du cadre légal, grâce à un avocat qui me permet de vérifier la conformité des opérations de vote mais aussi de conseiller, si besoin, mes utilisateurs.

De la sécurité en open source

« Dès lors que l’on ouvre la porte du digital, on n’est jamais prémuni contre le piratage, assure Michael Houalef. En revanche, VCAST garantit l’intégrité de l’urne. » Et Stéphane Glondu d’ajouter : « La plate-forme a été évaluée au niveau organisationnel sur la base des recommandations de la CNIL et au niveau technique par un laboratoire mandaté par l’ANSSI ». De la sécurité donc, mais en toute transparence. Si je devais faire une analogie avec les élections traditionnelles, je dirais que je fournis le matériel électoral, l’isoloir et le bureau de vote — tout cela dématérialisé — mais les personnes qui détiennent les clés de l’urne, ce sont les organisateurs qui peuvent à tout moment contrôler mon fonctionnement. En effet, contrairement à mes concurrents, je fonctionne sur la base d’un logiciel open source dont le code est consultable, voire analysable, librement.

Bénéficier d’un regard critique et constructif

D’ores et déjà opérationnel, il ne me reste qu’à peaufiner mon offre commerciale et les aspects juridiques de ma création en tant que startup. Pour cela, je suis accompagné depuis janvier 2023 par Inria Startup Studio« Les échanges avec les différents intervenants d’ISS permettent de se challenger, estime Michael Houalef. Bénéficier d’un regard extérieur, critique et constructif, est vraiment stimulant. Et puis il y a les formations proposées et les rencontres, comme les Rendez-vous Carnot où nous avons pu présenter notre future entreprise. » Stéphane Glondu n’est pas moins enthousiaste : « Les échanges sur les aspects techniques ou stratégiques sont très riches, aussi bien avec les accompagnateurs qu’avec les autres porteurs de projet. Il y a aussi un accompagnement financier appréciable. Mon salaire est pris en charge pendant un an et nous disposons d’un budget de fonctionnement qui nous a permis, entre autres, de faire des déplacements sur des salons ou d’installer le serveur de l’infrastructure technique. »

Si mes créateurs sont concentrés sur mon lancement officiel, prévu pour fin 2024, ils pensent déjà à mes développements futurs. Parmi leurs projets : l’embauche d’un ingénieur développeur dès la première année ou l’adaptation de mon interface à des utilisateurs en situation de handicaps visuels. On l’aura compris, ils ne manquent ni d’idées, ni d’ambition. « Nous espérons être douze dans trois ans » projette Michael Houalef.

Un tandem entre recherche et marketing 

De gauche à droite : Michaël Houalef et Stéphane Glondu
De gauche à droite : Michaël Houalef et Stéphane Glondu

Diplômé de l’École Normale Supérieure de Cachan, Stéphane Glondu soutient une thèse en informatique dans le domaine des méthodes formelles en 2012 à l’Université Paris Diderot avant de rejoindre Inria où il est, aux côtés de Véronique Cortier et de Pierrick Gaudry, l’un des principaux développeurs de Belenios.

Après des études de commerce international, Michael Houalef évolue au sein de grandes enseignes de distribution (Carrefour, Nespresso, Leroy Merlin, Leclerc, Lidl). Il y multiplie les postes en lien avec le marketing stratégique et opérationnel, tout en poursuivant un MSc en marketing digital suivi d’un Executive MBA. C’est lors de cette dernière formation qu’il est mis en contact avec Stéphane Glondu.

Entre les deux hommes, le courant passe si bien qu’ils décident d’associer leurs compétences pour développer une startup : VCAST.