Plus de 100 000 inscrits pour le MOOC Python : retour sur une réussite collective

La session du MOOC Python, diffusé sur la plateforme FUN, vient de franchir le cap des 100 000 inscrits. Ce jalon met en lumière une initiative portée dès l’origine par l’ambition de conjuguer excellence scientifique, innovation pédagogique et accessibilité. Retour sur une réussite collective, toujours d’actualité dix ans après sa création.

Le MOOC Python, depuis ses débuts comptabilise plus de 130 000 inscrits : retour sur une réussite collective. En avril 2024, le MOOC « Python : des fondamentaux à l’utilisation du langage », conçu par Inria, porté par Université Côte d'Azur et hébergé sur la plateforme FUN, a franchi la barre symbolique des 100 000 inscrits. Ce chiffre, au-delà de sa portée quantitative, incarne le succès durable d’un projet pionnier, pensé dès l’origine comme un levier de diffusion des savoirs scientifiques, d’innovation pédagogique et de valorisation de la recherche.

Conçu en 2014, à une époque où les MOOCs émergeaient à peine dans le paysage français, ce cours a été l’un des tout premiers à proposer des notebooks Jupyter permettant :

• une accessibilité technique forte, avec un environnement d’exécution ne nécessitant aucune installation locale ;
• une pédagogie basée sur la pratique : avec des exercices interactifs permettant à chaque étudiant de pratiquer en toute sécurité.

Derrière ce projet, deux chercheurs engagés, Thierry Parmentelat et Arnaud Legout, ont su proposer une approche exigeante et progressive, s’appuyant sur leur expérience de l’enseignement et sur une vision anticipatrice du potentiel de Python.

Dès le départ, l’enjeu était de structurer un parcours solide, avec un contenu pérenne. Il fallait que chaque séquence puisse être comprise de manière autonome, tout en s’intégrant dans un ensemble cohérent.

Arnaud Legout, co-auteur du MOOC

Cette dynamique n’aurait pas été possible sans le soutien du Learning Lab d’Inria, et en particulier le rôle central de Marie-Hélène Comte, alors en charge de la coordination pédagogique. Elle a piloté l’ingénierie de projet, l’interface avec les partenaires techniques et l’intégration sur la plateforme FUN, dans un contexte encore très expérimental.

L’ambition initiale était forte, mais les ressources étaient limitées. Il a fallu construire au fil de l’eau, en mobilisant toutes les expertises disponibles, avec rigueur et réactivité. 

Marie-Hélène Comte, Learning Lab

Ce travail collaboratif a permis de répondre à deux objectifs souvent contradictoires : proposer un contenu de qualité académique, tout en garantissant son accessibilité à un large public francophone.

Utilisé dans les formations en sciences du numérique (NSI), intégré dans plusieurs écoles préparatoires, le MOOC Python a aussi été adopté par des universités et des établissements à l’international, notamment en Afrique francophone et au Canada.
Sa conception modulaire et sa documentation riche en font un outil de référence pour l’autoformation comme pour le soutien à l’enseignement.

Aujourd’hui encore, le MOOC Python reste un support de cours dans de nombreux établissements. Il a permis à des milliers d’apprenants d’acquérir des bases solides, dans un langage devenu incontournable. 

Thierry Parmentelat, co-auteur du MOOC

L’engagement continu du Learning Lab, de ses auteurs, et le soutien d'Université Cote d’Azur a permis une montée de version en 2017, permettant de passer à Python 3.

Par ailleurs, certains des outils développés pour ce MOOC ont été repris ou adaptés dans d’autres projets, tels que Capytale ou des modules de formation universitaire, contribuant ainsi à l’hybridation des pratiques d’enseignement.

J’avais arrêté mes études. Ce MOOC m’a permis de reprendre confiance. C’est le premier cours que j’ai réussi à suivre jusqu’au bout. 

Message anonyme (forum FUN)

La barre des 100 000 inscrits marque un jalon. Elle rappelle qu’un MOOC peut être un vrai levier quand il conjugue expertise, rigueur pédagogique et vision à longs termes.
Elle témoigne aussi de ce que peut produire une collaboration entre chercheurs, ingénieurs pédagogiques, développeurs et institutions engagées.