« Je me souviens, en 2015, quand Thierry Vieville m’a téléphoné pour m’annoncer le lancement du projet : quelle excitation ! C’était le début d’une aventure ! De mon côté, je l’ai vécue d’un point de vue administratif : échanges avec nos services financiers, principalement Thierry Josso, mais aussi avec la direction juridique, suivi financier avec la gestion des commandes, des fournisseurs, suivi du budget… Cela a été un plaisir de travailler dans un tel enthousiasme au sein d’un projet participatif et à taille humaine. Thierry Vieville a fait majoritairement appel à de petits entrepreneurs et, avec certains une relation de confiance s’est installée, à distance... Aujourd’hui, le prix attribué par Inria me touche, mais je ne le prends pas individuellement : la récompense revient au projet ! »
Comment est né Class’Code ?
Martine Courbin : D’une volonté forte, chez Inria mais aussi chez de nombreux partenaires, de former les jeunes à la pensée informatique. C’est-à-dire d’en faire de futurs citoyens éclairés qui aient une bonne compréhension du monde numérique et les bons réflexes face à celui-ci. Or pour l’éducation de ces jeunes, il faut accompagner les enseignants, les animateurs… Et c’est le but de Class’Code.
Le projet a été sélectionné dans le cadre du Programme pour les Investissements d’avenir (PIA) en 2015. Comment s’est-il déroulé ensuite ?
MC : Dès 2016, un premier MOOC de cinq modules a été mis en ligne pour les formateurs. Des manuels, comme « 1,2,3… Codez ! », puis de nouveaux MOOC, créés lors de l’introduction des cours d’ICN (informatique et création numérique) et de SNT (sciences numériques et technologie) au lycée, sont venus enrichir l’offre de parcours de formation.
Tout ceci n’a pu voir le jour que grâce au formidable travail des porteurs du projet, en particulier Thierry Vieville, chargé de médiation scientifique chez Inria, et Sophie de Quatrebarbes, chef du projet Class’Code. Ils ont réussi à rassembler autour d’eux environ 70 partenaires qui ont soutenu cette initiative et œuvré en commun. Cette dynamique des collègues scientifiques au sein des différents services d’Inria, des partenaires et de la communauté des enseignants est une des clés du succès.
Que va devenir Class’Code ?
MC : Class’Code est aujourd’hui une association et va donc pouvoir continuer ses actions au-delà du PIA. En 2020, de nouveaux contenus, par exemple sur l’intelligence artificielle, vont ainsi voir le jour. Le projet est déjà une réussite, mais il reste du travail !
Ils ont participé au projet
Douce-Yvonne Gardey de Soos, assistante de direction à la direction générale déléguée à la Science, Inria
Laurence Goussu, responsable du service Conseil et relations aux publics à la direction de la Communication, Inria
« Au moment de la naissance du projet, j’étais responsable des relations médias chez Inria. Mon rôle a donc été de sensibiliser la presse sur l’importance de l’éducation aux sciences du numérique. Au fil du temps, j’ai vu le projet naître, grandir, évoluer… et sa perception aussi. Au départ, les journalistes étaient en effet soit peu intéressés, soit méfiants, reflétant ainsi ce que pensaient aussi une partie des enseignants et des parents. Le numérique à l’école ou dans les activités périscolaires : pour quoi faire ? Puis la pédagogie et la qualité des contenus proposés par les équipes de Class’code ont su convaincre. Il ne s’agissait pas de faire de tous les enfants des informaticiens, mais des citoyens éclairés dans un monde devenu numérique. Tout n’est pas gagné, mais le message est passé et un grand pas a été franchi ! »
Thierry Josso, chargé de gestion de contrats de recherche, au service des Affaires financières, au sein de la délégation à l'Administration, Inria
« En tant que chargé de contrats de recherche (CCR), j’ai travaillé dans un premier temps sur le montage financier ainsi que sur la négociation des clauses financières à contractualiser du projet Class’Code. La phase de négociation avec la Caisse des dépôts, organisme financeur, s’est d’ailleurs révélée assez difficile, mais nous avons trouvé des solutions. La suite du projet a également été accaparante, avec l’élaboration, deux ans après le lancement de Class’Code, du rapport financier. J’avais, dans ce cadre, la charge de la coordination financière des reportings de dix partenaires ainsi que celui d’Inria ! Un travail important, mais au total, ce projet m'a permis d'expérimenter le rôle de coordinateur financier, qui donne lieu à beaucoup d'échanges avec les organismes partenaires. »
Benjamin Ninassi, chef de projet informatique pour la médiation scientifique et l'innovation pédagogique à la direction générale déléguée à la Science, Inria
« Un projet aussi ambitieux que Class'Code avait besoin d'une plate-forme web afin d'aider à organiser l'aspect "hybride" du dispositif, le partage de ressources pédagogiques et, finalement, la création d'une communauté rassemblant des apprenants et des spécialistes de l'informatique, volontaires pour les accompagner. Mon rôle a été de décider des spécifications techniques, développer et maintenir celle-ci, mais aussi d’être l’un des porte-parole du projet pour certains événements. Cela a été un sacré défi et la plate-forme évolue sans cesse encore aujourd’hui ! J'ai eu la chance d'intégrer une équipe-projet volontaire, dynamique, très pragmatique, auprès de qui j'ai beaucoup appris. En outre, constater mois après mois le nombre croissant d'enseignants formés grâce à Class'Code et les retours positifs a été très encourageant et motivant ! Et bien sûr, il y a ce prix Inria : c’est une récompense pour les projets de médiation scientifique à fort impact sociétal. »