"VPH2020, un événement à ne pas manquer" Interview de Thierry Marchal - Ansys Group

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Mis à jour le 17/08/2020
La conférence VPH2020, biennale de la médecine numérique organisée par le VPH Insitute et le centre de recherche Inria Saclay - Île-de-France, reçoit cette année le soutien d'Ansys, éditeur de logiciels spécialisé en simulation numérique. Rencontre avec Thierry Marchal, directeur mondial de l’activité Santé au sein du groupe Ansys et secrétaire général de l’Avicenna Alliance.

Pourquoi vous intéressez-vous à la médecine in silico ?

La modélisation numérique est au cœur de nos préoccupations depuis toujours. Ansys développe en effet des outils logiciels et apporte une aide technique qui vont permette de simuler votre produit, que ce soit une voiture, un dispositif médical ou récemment des produits alimentaires. La grande différence du secteur médical par rapport aux autres industries plus en avance c’est qu’on ne peut pas se contenter de modéliser le produit, il faut l’inclure dans son domaine d’activité, le corps humain.

On a longtemps pu penser que celui-ci était trop complexe, mais l’objectif de la modélisation est d’être capable d’améliorer les soins de santé, pas de créer un modèle digital parfait. Dans une modélisation du cœur par exemple, il n’est pas toujours nécessaire de répliquer la composition exacte du sang. L’intérêt d’un « avatar digital » est multiple, il va accélérer le phénomène de conception des dispositifs médicaux et traitements, tout en limitant les risques, le temps de développement et les coûts. Il peut aussi améliorer la pratique clinique, ou la compréhension de la diffusion des maladies, y compris à destination du grand public via des visualisations 3D de diffusion des postillons dans le cas du Covid19.

Pourquoi apportez-vous votre soutien à la conférence VPH2020 ?

C’est l’événement de référence, le seul cette année, pour toutes les personnes qui font de la recherche pour développer ces modèles numériques. Nous y allons pour prendre la température du secteur, voir les progrès obtenus, quelles nouvelles équipes s’engagent dans le domaine… Pour rencontrer les cliniciens, régulateurs, chercheurs et les informer de ce qu’il est possible de faire du point de vue numérique.

Quelle est l’importance des collaborations entre industriels, académiques et cliniciens ?

Elles sont cruciales. Les industriels connaissent souvent bien les besoins des clients, que ce soient les cliniciens ou les patients, et peuvent partager avec les académiques leurs perspectives des domaines de recherche les plus porteurs. D’un autre côté, le dynamisme de la recherche académiques et la revue par les pairs des nouvelles applications permettent de venir challenger en permanence les modèles développés, de les tester expérimentalement et de les valider, malgré leur complexité croissante.

La France est sans doute la plus avancée au niveau mondial dans la validation clinique de ces simulations numériques. Le CHU de Rennes traite ainsi des personnes souffrant d’anévrisme aortique : les équipes vont scanner un patient et le chirurgien va pouvoir préparer l’opération sur son double virtuel pour déterminer quelle est la meilleure façon de venir consolider ce système cardiovasculaire donné.