L'Agence de programmes dans le numérique

Quelles sont les missions de l’Agence de programmes portée par Inria ?

Sophie Proust : Inria a tout naturellement été mandaté pour porter l’Agence de programmes dans le numérique, étant donné son ADN d’“Excellence scientifique et transfert”, et sa préfiguration depuis 2021 avec un pilotage en “programmes” portant une vision intégrée de la recherche, de l’innovation et de la formation. Notre mission est l’impact collectif de notre écosystème, dans et par le numérique, qu’il soit scientifique, technologique ou économique via l’innovation.

L’enjeu est de renforcer notre capacité à élaborer et à piloter des stratégies nationales de recherche et d’innovation dans le numérique, en fédérant l’écosystème et augmentant les dynamiques public/privé.

Nous construisons une intelligence stratégique collective, avec notre comité des partenaires représentatif de l’écosystème d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation.

Comment se structure l’Agence ?  

SP : Tout d’abord, l’Agence est organisée autour de neuf programmes, construits en cohérence avec France 2030 dans les domaines clés du numérique : six sont thématiques (calcul scientifique post-exascale, cybersécurité, système réseau et cloud, évaluation de l’IA, quantique et mondes virtuels) ; trois programmes sont applicatifs : numérique en santé, numérique et environnement, et numérique et apprentissages.

Chaque programme a une maturité différente avec des objets propres qui déclinent les axes de missions de l’Agence :

1. Cartographie et anticipation.
2. Actions opérationnelles nationales.
3. Actions au niveau européen.
4. Actions au niveau international.

Par ailleurs, deux programmes transverses alimentent également toutes les actions citées :

• le programme de soutien à la recherche à risque : PIQ (Programme Inria Quadrant), programme lancé en juin 2024, qui finance les scientifiques porteurs de projets de rupture et à impact ;
• le programme Apollo, centré sur le développement d’infrastructures logicielles pour l’appui aux politiques publiques.

Nous sommes dans une dynamique de construction de l’Agence de programmes dans le numérique au service des ambitions nationales et collectives et d’un institut de recherche, au plus haut niveau international, dans les sciences et technologies du numérique. Les onze programmes existants, ainsi que leurs résultats en sont l’expression la plus probante.

Quelles sont les priorités de l’Agence de programmes pour 2025 et comment les traduire dans les territoires ?

SP : En 2025, nous allons continuer à développer notre articulation, comme le précise notre nouveau COMP (Contrat d’objectifs, de moyens et de performance), avec les Centres Inria de l’Université et leurs écosystèmes. Ces derniers vont assurer le déploiement territorial de l’Agence et proposer des actions qui seront portées par les universités en cohérence avec la stratégie différenciée dans le numérique de chaque site et en ligne avec les actions européennes.

Notre feuille de route 2025 orchestre la vision intégrée du numérique, avec notre rôle de coordination nationale du volet ESR de la stratégie nationale en IA, qui implique une connaissance et compréhension de tout le continuum numérique.

Nos actions vont être tournées en ce sens, pour, entre autres :

• repenser la manière de concevoir, programmer et administrer les infrastructures hybrides sécurisées et interopérables et les applications qui s’y exécuteront ;
• lever les verrous scientifiques pour ces applications complexes tout en garantissant la fiabilité des résultats et la confidentialité des données et la réplicabilité ;
• évaluer les nouveaux services d’IA bénéficiant du partage de données, et inventer de nouvelles méthodologies.

Nous voulons faire et penser le numérique pour un monde contraint et durable, en intégrant bien sûr l’impact sociétal et économique de ces transformations et contribuer à la souveraineté numérique de la Nation par la recherche et l’innovation.